Après les tentatives de réalisation des Joutes électorales du dimanche 28 Novembre 2010 en Haïti, le dilemme de la pluralité et de la simultanéité des défis s’alourdit. La République fait face en même temps à différentes crises :
· Crise Humanitaire
· Crise Sanitaire
· Crise Universitaire
· Crise institutionnelle et politique
· Crise électorale et gouvernementale.
· Crise du mode de vision et de gestion de la Communauté Internationale.
Bref, une crise d’ordre sociétal, une crise de société qui interpelle déjà toutes les forces du pays.
Au centre de toutes ces crises, la question du leadership est tout à fait cruciale. Les initiatives individuelles ou de groupes tardent à émerger. La communauté Internationale de son coté est tantôt prudente et hésitante. Et quand elle se décide à agir elle provoque plutôt la colère de la population. En témoigne le dernier communiqué recommandant le recomptage. Elle doit savoir une fois pour toute que la population est impatiente. Une impatience qu’il ne faut pas banaliser. Si la pression politique reste vague et même trop vague, les revendications de la population risquent d’être explosives.
La communauté Internationale doit se ressaisir. Elle doit tirer les leçons de son échec.
Bernée par le Président René Préval certes, mais la responsabilité des Nations-Unies dans cette nouvelle crise est directe. Les différentes résolutions du Conseil de sécurité de l’Organisation mondiale ont un effet structurant sur la volonté et la capacité de chacun des acteurs partie prenante du dilemme Haïtien. Néanmoins, nous pensons qu’une nouvelle opportunité se présente à Haïti. La dynamique sociale a horreur du vide. Il faut s’engager fermement à dégager des avenues de solution dans le sens de la reconstruction du pays. Faire ressortir les voix et les voies de reconstruction, telle est la portée de cette démarche.
Du 28 novembre 2010 au 12 décembre 2010, on est passé d’une crise électorale à une crise typiquement politique. Ce ne sont pas les mêmes enjeux. Par exemple le Président René Préval a raté la chance de pourvoir à sa succession. La communauté Internationale s’est fourvoyée dans un tourbillon électoral inepte compromettant sa raison d’être en Haïti. La population interpelle les uns et les autres sur fond de scepticisme. Tous les acteurs s’enlisent dans un bourbier politique qu’ils ont eux-mêmes creusé. Alors comment s’en sortir ?
La question est de savoir qui a la légitimité de lancer l’initiative d’une concertation nationale. La tendance des urnes nous indiquerait deux personnalités politiques. Il s’agit de Mirlande Manigat et de Michel Martelly. Les Etats-Unis et les Nations-Unies devraient en quelque sorte jouer un rôle de catalyseur auprès des leaders de la société civile haïtienne dans cette perspective. La dynamique de ces pourparlers dicterait le cours des choses autour de la formation d’un gouvernement de consensus, d’une assemblée constituante, de la révision du plan de relèvement et de reconstruction d’Haïti et de l’Organisation d’élections générales en 2011 ou 2012. C’est le scénario de la table rase. Il faut repartir et rebâtir sur de nouvelles bases, sur de nouvelles structures. Telle sera la tache de la nouvelle Assemblée Constituante : Construire un consensus politique viable et durable.
Jean Gabriel FORTUNE
Ex- sénateur de la République
Ex- Député du Peuple.
Décembre 2010
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